Le décret tertiaire offre deux voies pour réduire la consommation énergétique des bâtiments tertiaires, l’une basée sur des pourcentages de réduction par rapport à une année de référence, et l’autre sur des objectifs en valeur absolue. Comment fonctionne cette dernière option et quels sont ses impacts potentiels pour les gestionnaires immobiliers ?
Adopté pour inciter à une réduction significative de l’énergie dans le secteur tertiaire, le décret tertiaire, instauré par la loi ELAN et précisé par le décret n° 2019-771, propose une méthode alternative de conformité basée sur des objectifs de consommation en valeur absolue. Cette approche permet aux acteurs concernés de viser un seuil spécifique de consommation d’énergie, défini pour chaque type d’activité, plutôt que de suivre une trajectoire de réduction en pourcentage par rapport à une année de référence. Cette option offre une flexibilité importante, mais elle demande aussi une compréhension approfondie pour une mise en œuvre efficace.
Fonctionnement de la valeur absolue
L’option de la valeur absolue introduite dans le décret tertiaire permet aux propriétaires et locataires de bâtiments tertiaires de s’aligner sur des niveaux de consommation énergétique prédéfinis qui sont spécifiquement adaptés à chaque type d’activité. Ces niveaux sont établis après une analyse détaillée des besoins énergétiques inhérents à chaque secteur, facilitant ainsi la définition d’objectifs à la fois adaptés et atteignables, même pour les structures présentant des contraintes opérationnelles ou structurelles particulières.
Cette méthode est particulièrement bénéfique pour des bâtiments comme les édifices historiques ou les structures complexes telles que les hôpitaux, où les modifications pour réduire la consommation énergétique peuvent s’avérer difficiles ou excessivement onéreuses. Pour ces bâtiments, une approche basée sur des pourcentages de réduction serait souvent irréaliste en raison des limites physiques ou des exigences fonctionnelles spécifiques.
Pour appliquer cette option, les gestionnaires de bâtiments doivent commencer par réaliser un audit énergétique pour évaluer la consommation actuelle et identifier les potentielles améliorations. Suite à cet audit, un plan d’action doit être élaboré, indiquant les mesures à prendre pour atteindre les niveaux de consommation cibles. Ce plan doit ensuite être soumis pour approbation aux autorités régulatrices, incluant un calendrier pour sa mise en œuvre et des points de contrôle pour le suivi des progrès.
En adoptant cette approche, les gestionnaires de bâtiments tertiaires peuvent ainsi mieux gérer leur consommation énergétique en fonction des réalités spécifiques à leur secteur d’activité, tout en contribuant de manière effective à l’effort global de réduction de l’empreinte énergétique.
Avantages de l’approche en valeur absolue
Opter pour la valeur absolue présente plusieurs avantages clés :
- Prévisibilité : les gestionnaires peuvent planifier des investissements en efficacité énergétique avec une cible fixe en tête, facilitant la budgétisation et la gestion des ressources.
- Flexibilité : cette méthode permet une adaptation aux besoins spécifiques des activités tertiaires qui pourraient avoir des exigences énergétiques particulières non compatibles avec une réduction en pourcentage.
- Efficacité : elle encourage l’adoption de technologies avancées et de solutions sur mesure pour atteindre les seuils définis, potentiellement conduisant à des innovations dans la gestion de l’énergie.
Mise en œuvre et suivi
La mise en œuvre de l’option de valeur absolue nécessite une documentation rigoureuse et un suivi continu des consommations énergétiques. Les responsables doivent non seulement assurer la collecte précise des données mais aussi leur analyse périodique pour s’assurer que les objectifs sont atteints. La plateforme OPERAT joue un rôle central dans ce processus, en permettant un rapportage transparent et en temps réel des performances énergétiques à l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME).
En résumé, l’option de la valeur absolue offerte par le décret tertiaire représente une voie viable pour les bâtiments tertiaires visant à réduire leur consommation énergétique. Bien qu’elle offre des avantages considérables en termes de flexibilité et d’efficacité, sa réussite dépend de la capacité des gestionnaires à mettre en œuvre des stratégies énergétiques adaptées et à maintenir un suivi rigoureux. Pour les professionnels du secteur, comprendre et appliquer cette option peut se traduire par une gestion énergétique plus durable et plus économique.
Décret tertiaire : comment éviter les pièges de la conformité ?
En imposant des seuils énergétiques précis, le décret tertiaire ne laisse aucune place à l’improvisation. Pour les gestionnaires de bâtiments, choisir l’option en valeur absolue implique de maîtriser parfaitement la consommation énergétique. Cette méthode fixe des objectifs basés sur les caractéristiques spécifiques de chaque secteur, et pour l’atteindre, l’audit énergétique est indispensable. Il permet de cartographier les besoins réels du bâtiment, en identifiant les points à améliorer pour atteindre les seuils réglementaires et en évitant des investissements mal orientés ou des aménagements inefficaces.
Au-delà de l’audit initial, il faut également anticiper les dépenses associées à la rénovation énergétique. Isolation thermique, ventilation contrôlée ou optimisation des systèmes de chauffage et de climatisation sont autant d’éléments fondamentaux à prendre en compte. Dans ce contexte, les systèmes de gestion technique du bâtiment (GTB) occupent un rôle de premier plan. Ces outils permettent en effet un pilotage en temps réel de la consommation énergétique. À la clé : un ajustement de l’usage des équipements selon les besoins réels et une réduction drastique des pertes d’énergie inutiles.
Si l’approche technique est capitale, le choix des partenaires l’est tout autant. Si vous êtes gestionnaire d’un bâtiment tertiaire, veillez donc à vous entourer des meilleurs. Dans cette optique, vous pouvez par exemple envisager la mise en œuvre du décret tertiaire avec alterea.fr afin d’aborder ce processus avec pragmatisme. Sachez en tout cas que seuls des spécialistes du secteur vous offriront des solutions adaptées qui intègrent des technologies avancées et prônent une gestion pointue de la consommation. Leur expertise permet d’éviter les erreurs classiques de gestion et garantit que les objectifs énergétiques sont atteints de manière efficiente. Les contraintes de réduction de consommation se transforment ainsi en véritables leviers de modernisation des infrastructures, tout en assurant un suivi précis et une optimisation continue.